Connais toi toi-même et tu connaîtras...
- charmasville
- 26 oct. 2021
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 nov. 2021
Tu connaîtras les raisons pour lesquelles la société des humains détruit la biodiversité.
Quelle espèce animale sommes-nous, les humains?
Nous sommes une espèce animale parmi des milliers d'autres espèces sur cette planète Terre. Depuis que des primates ont commencé à évoluer pour devenir Homo Habilis, notre plus vieil ancêtre connu, en créant une nouvelle lignée phylogénique ou phylogénétique très particulière, un processus évolutif unique et formidable s'est emballé pour aboutir à une espèce qui domine tous les écosystèmes et s'impose comme nulle autre, l'espèce humaine.
Nous ne savons pas quand cette nouvelle branche a commencé à pousser, 3, 4, 5 millions d'années, peut-être plus. De toute façons, le milieu a changé (le milieu change tout le temps, à des vitesses et sur des échelles de temps variables, la stabilité du milieu est une illusion liées à la perception d'une échelle temps d'une vie) et des primates se sont adaptés, d'autres pas ou différemment. Ces primates qui progressivement se sont distingués et démarré une lignée évolutive indépendante, ont été à l'origine de l'homme moderne.
Nos plus proches cousins sont les Chimpanzés (Espèce représentée par les Chimpanzés et Bonobos. Ils sont sexuellement compatibles). Cela a été prouvé par des recherches génétiques. "Cousins" signifie que nous avons un ancêtre commun qui se situe précisément au nœud dont est partie notre branche phylogénique.
Les humains étudient beaucoup les Chimpanzés car leur comportements sociétaux primitifs peuvent nous apprendre comment nos ancêtres se comportaient et comment les comportement sociétaux de notre lignée ont évolué pour arriver aux nôtres.
Les comportements sociétaux sont déterminants dans notre évolution cognitive. Nos capacités cognitives dépassent de très loin toutes celles des autres espèces vivant sur la planète Terre. Bien que des germes de ces capacités soient bien identifiés chez les Chimpanzés, les humains les surclassent impitoyablement.
Ces comportements sociétaux, tels que le partage de ressources, la famille, la "grand-mère" (la "grand-mère" est très importante dans le monde de la recherche paléoanthropologique), le clan, la hiérarchie, la soumission, la guerre de groupe organisée, la stratégie, la chasse sont autant de moteurs évolutifs sélectifs propices à la survie du groupe et donc de l'espèce. Par exemple lorsqu'un chef, réussi à conquérir des femelles d'un autre groupe ou un territoire plus riche en ressources alimentaires au détriment d'un autre groupe, ce sont ses qualités de leader et de stratège exceptionnel qui font de lui un chef. Il pourra transmettre ses gènes aux femelles conquises. Ses qualités propres sont peut-être héritées directement de ses parents, certaines sont peut-être issues de la variabilité naturelle du génome et lui ont été conférées au moment de la fabrication des gamètes dans les glandes dédiées de ses parents.
La variabilité naturelle du génome est un facteur primordial des mécanismes évolutifs et de la sélection naturelle. Sans cela, il n'y a pas d'évolution. Cela s'applique à tout ce qui est vivant, animal, végétal et autres. Nous y reviendrons dans un post à écrire sur la Sélection naturelle. Retenons la phrase suivante: La variabilité propose, le milieu dispose.
Tout cela se fait sur une échelle de temps qui dépasse la durée d'une vie, et il faut plusieurs générations, des dizaines, avant de voir émerger de nouveaux traits significatifs dans une lignée. La progression intellectuelle et cognitive évolutive de la lignée homo s'est faite par petites touches pendant des millions d'années.
De multiples traits génétiques favorables à la cohésion sociale du groupe, et donc de la lignée, se sont raffinés et ont progressivement fait migrer la pression sélective sur l'individu d'une pression exercée par le milieu naturel vers une pression exercée par le milieu artificiel sociétal du groupe. Ainsi, le groupe de plus en plus organisé devient progressivement protecteur et les traits émergeants, issus de la variabilité, favorables à la cohésion et à la prospérité du groupe sont sélectionnés pour être transmis. Rappelons que la transmission de traits, se fait par la reproduction. Un individu, dans cette société balbutiante et primitive, qui possède des compétences en communication, en protection, influence, sociabilité, inventivité, imagination, altruisme etc. a plus de chances de procréer et transmettre ses gènes qu'un individu violent, irascible, vindicatif et égoïste. Ainsi les traits acquis par le biais de la variabilité, et consolidés par le milieu sélectif sociétal, se transmettent génétiquement.
De tous les traits favorables au maintien du groupe et donc de l'espèce, vont se distinguer ceux qui vont favoriser la communication, expression faciale, de posture, et le langage, la figuration graphique et l'échange d'objet symboliques. A mesure que le groupe protecteur améliore la sécurisation de l'approvisionnement de la nourriture (grâce à la mutualisation des ressources et la chasse coopérative principalement), du temps est rendu disponible pour favoriser les échanges sociaux axés sur la communication. Il s'agit probablement d'un des plus gros booster de l'évolution fulgurante des capacités cognitive et, comme une boule de neige, vont se raffiner la transmission de savoir, la projection plus loin dans le futur et le souvenir plus loin dans le passé, et tout ce qui en découlera comme le culte des morts et tous les questionnements métaphysiques. Ces échanges sociaux de groupe (et de sous groupes tels que la famille) vont faire passer la lignée homo, d'une espèce instinctive primaire vivant l'instant présent, à une espèce qui conscientise ses actes, qui calcule, qui s'inscrit dans le temps, qui se projette et se souvient, qui apprend de ses pairs et de son expérience. Ce cerveau homo acquiert au cours de l'évolution, dans ce milieu sélectif artificiel de groupe, cette bulle détaché du milieu du milieu sélectif naturel, des caractéristiques cognitives qu'il n'aurait pu acquérir hors de cette bulle.
La bascule complète entre une pression sélective du milieu naturel vers une pression sélective de groupe est un phénomène unique dans l'évolution et nous caractérise, les humains. Chez nous, elle est non seulement complètement aboutie, mais en plus, notre bulle sociétale de groupe est devenue tellement vaste et performante, qu'elle écrase littéralement le milieu naturel, comme un rouleau compresseur. D'autres espèces, en particulier les mammifères, ont amorcé cette bascule, non seulement les chimpanzés et autres primates, mais aussi les cétacés, les canidés et bien d'autres. Mais tout cela est très primitif. Cependant on peut tout à fait penser que ces espèces pourraient évoluer sur le plan cognitif, si on leur donne le temps, ce qui n'est pas gagné puisque les humains sont en train de tout exterminer. Les mieux armés pour devenir, à terme, une espèce comparable à la notre sont les Chimpanzés car ils possèdent d'ors et déjà des atouts physiques tels que des mains, déterminant pour la la manipulation d'outils et passage obligé pour franchir des étapes évolutives sur le plan cognitif.
Pour conclure ce chapitre, déjà dense, j'invite à vous rendre sur le site du Collège de France qui regorge de cours et de conférences sur la paléoanthropologie. Il y en a, en particulier, qui sont fort recommandables, tant le cours est clair et que celui qui le dispense est un fantastique communicant. Il s'agit de Jean-Jacques Hublin, une véritable pointure dans le domaine, il est mondialement reconnu par ses pairs et assez bien connu du grand public au travers d'émission de radio et télévision (France Culture, ARTE, etc.) . C'est un personnage qui arrive à transmettre un savoir assez touffu techniquement comme si c'était de la vulgarisation. Un véritable tour de force. Passionnant.
Le fonctionnement du cerveau:
Petite introduction aux réseaux de neurones.
Un cerveau humain est un réseau de neurones, mais pas seulement, car il est constitué de beaucoup d'autres choses.
Sur internet il y a un tas de publications sur le cerveau, mais c'est un peu le foutoir. On y parle d'hémisphères, de sillons, de lobes, de maladies, de dimorphismes masculin/féminin... Il y a des pages qui font une soupe indigeste de tout et n'importe quoi. Il y en a même qui écrivent "le cerveau, cet organe mystérieux". Ah oui? Il n'y a rien de mystérieux voire de mystique dans un cerveau. C'est un organe compliqué certes, mais pas mystérieux. Cela ne veut pas dire qu'on en a une connaissance aboutie, non bien sûr. On est qu'au début d'une fabuleuse aventure en recherche scientifique sur le cerveau.
Je vous conseille ce podcast qui parle des origines de la recherche sur le cerveau et qui amorce une description de ce qu'il y a dedans. C'est intéressant car on comprend que le cerveau est difficile à observer.
C'est un peu pénible à écouter car l'animateur actuel de l'émission est assez soporifique. Avant c'était Nicolas Martin qui était très bon, depuis la rentrée 2021 c'est Antoine Beauchamp (comme la ville du Val d'Oise!). De plus, les invités sont au téléphone et avec des accents à couper au couteau. NEANMOINS, le contenu est très intéressant et vous aurez une idée de ce qu'il y a dans le cerveau.
Les neurones sont des cellules à part entière, de l'enveloppe au noyau en passant par le cytoplasme et les organites, mais elles sont excitables. Elles sont structurées en réseaux dont les "câbles" sont les axones qui sont des excroissances filamentaire des neurones qui se déploient pour se brancher sur d'autre neurones. Les "prises" qui font le branchement sont les synapses. Il y a un axone par neurone mais qui se ramifie au bout pour se brancher via les synapses sur plusieurs neurones. Il arrive qu'il y ait plus d'un axone, mais c'est marginal. C'est donc par les axones qu'en principe l'information circule entre les neurones. Je dis "en principe", car la recherche progresse et on se rend compte qu'il y a tout un tas d'autres moyens de transfert d'information. Mais pour simplifier on en restera là, c'est déjà assez complexe comme ça.
Il faut savoir, cependant, que l'information qui circule est très primaire et dénuée de tout sens. C'est à dire qu'il n'y a pas une information du genre "il fait chaud" ou "la mariée est belle" qui circule entre les neurone. Les ordinateurs savent faire circuler ça, eux, mais c'est une info qui n'a de sens que pour l'humain qui récupère l'information, l'ordinateur lui il s'en fout, il ne fait que passer les plats. Pas le cerveau, c'est plus subtile et magnifique de simplicité. On essaiera d'expliquer cela un peu plus loin. En espérant que vous serez encore là!
Plus largement le neurone est une cellule nerveuse. On trouve des cellules nerveuses non seulement dans le cerveau mais aussi dans la moelle épinière (à l'intérieur de la colonne vertébrale).
Il y a d'autres "câbles": les dendrites. Elles aussi sont des excroissances filamenteuse de l'enveloppe de la cellule nerveuse. Mais il y en a plein. Elles servent à véhiculer les influx nerveux de type communication avec d'autres cellule nerveuses le reste des organes du corps. Quand un muscle dit "je suis fatigué" ça passe par les dendrites. Quand le cerveau dit "tu va bouger, sale muscle paresseux" ça passe par les dendrites.
Tout cela est très interconnecté et on ne comprends par encore tout très bien. A chaque nouvelle découverte on croit qu'on a tout compris, et finalement en se rend compte que c'est encore plus complexe qu'on ne le pensait.
Voilà a peu près ce qu'il faut savoir sur ce qu'il y a dans un cerveau pour aller plus loin.
Savoir ce qu'il y a dans le cerveaux mais comprendre comment ça marche c'est mieux. C'est un peu comme savoir ce qu'il y a dans un moteur électrique mais ne pas connaître l'électricité et les champs magnétiques, ce qui empêche de savoir pourquoi ça tourne.
Pour savoir comment ça tourne, un cerveau, il faut s'intéresser à l'intelligence artificielle qui modélise le fonctionnement d'un cerveau,
il n'y a qu'une chose à savoir: y = somme des Wi * Xi + b de i=1 à i=n et après on passe le y au crible d'une sigmoïde ou autre chose qui permet d'avoir un 1 ou un 0. C'est super simple, non? C'est un classifieur. Notre cerveau n'est qu'un réseau de classifieurs entièrement naturel, créé par la sélection naturelle qui, au passage, est également un classifieur discriminant.
Tout est expliqué ici (sauf la sélection naturelle qui est un autre sujet):
et là
Yann Lecun est français, lauréat du prix Turing, Valdoisien de naissance, célèbre dans le monde entier, pote de Stanislas Dehaene une autre pointure dans son domaine dont je parlerai plus loin, et plein d'autres choses encore. C'est pas un imbécile, même s'il dirige le centre de recherche en IA de Facebook.
Je vous parlerai de la rétropropagation du gradient d'erreur, c'est trop cool! c'est par là que que l'apprentissage passe, ainsi que le le rêve et l'imagination. Un avant goût: https://www.college-de-france.fr/site/yann-lecun/course-2016-02-19-14h30.htm
il y a aussi les premières expériences de neurones formels avec le perceptron, c'est passionnant, c'est de l'histoire.
A bientôt!
A SUIVRE...
- L'évolution du réseau neuronal animal au cours du temps.
- Le cerveau humain: une merveille improbable
Pourquoi nos spécificités cognitives humaines nous conduisent inexorablement à impacter toutes les autres formes de vie sur cette planète?
Pourrons nous rectifier le tir?
JR le 31/10/2021

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