Comment affiner la taille?
- charmasville
- 21 oct. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 févr. 2022
Une association fait la promotion de la forêt comestible et la met en pratique à Chars. C'est "Noisette" de Anna et Alexis de Courson.
Il s'agit de cultiver en s'inspirant de l'étagement d'une forêt sauvage. Ainsi on exploite d'une part la résilience naturelle que possède une forêt biodiverse et d'autre part, on profite d'un amendement qui tombe du ciel grâce à la séquestration carbone sous forme d'humus.
N'oublions pas que sur une échelle de 0 à 100% de performance séquestration C02 + biodiversité, un désert c'est presque 0% et une forêt sauvage presque 100%. Les champs qui nous entourent à Chars, doivent tourner autour de 10% si on prend en compte les pratiques de table rase pré-culture, les produits phytosanitaires pendant la culture et la mono culture. En y réfléchissant bien, on doit être à moins de 10%... Ca fait frémir non ?
Donc la forêt comestible c'est intelligent.
JR 21/10/2021
Les plantations:
Les sessions de plantation ont commencé le samedi 13/11 et ont eu lieu jusqu'au lundi 15/11/2021.
Le terrain est situé sur le chemin vers Brignancourt, en partant du Moulin de Noisement (qui est à côté de la mare pédagogique, au sud de Chars).
Un beau terrain forestier bordé par la Viosne.
J'y étais dimanche 14/11/2021 pour participer à la session 10h00 - 12h00. Une vingtaine de personnes étaient venue de la région parisienne et même de plus loin. Si je ne me trompe pas il y avait 2 familles de Chars.
On a tous planté des arbres en devenir, des arbustes et des plantes buissonnantes, qui à plus ou moins long terme, produiront des fruits ou des graines comestibles.
Après avoir été briefé par nos hôtes, Anna et Alexis de Courson, sur l'intérêt de ce type de culture, à la fois novateur et très ancien, et mis au goût du jour par de nombreux expérimentateurs en arboricultures et chercheurs en biodiversité, nous nous sommes mis au travail rapidement, avec des conseils bien avisés.
Nos hôtes avaient bien mâché le travail, car ils savent que pour motiver les troupes il faut que la participation soit ludique. Donc pas de trou à faire, pas d'outils et de plants à aller chercher, tout était sur place près à planter. La cerise sur le gâteau, en somme..
Donc:
On trempe les racines du plant dans le "pralin" (mélange de terre et d'eau bien collant pour éviter des poches d'air autour de la racine )
On pose le plant dans le trou. Parfois il faut agrandir et creuser un peu pour que les racines ne soient pas cassées si le trou est un peu trop petit.
On rebouche avec la terre en tassant juste ce qu'il faut.
On arrose généreusement. L'eau provenait d'un ancien puit découvert par Alexis, alimenté par une source sur le terrain. Pas de pompe ni de robinet, il faut aller chercher l'eau avec un seau. On est en forêt, donc pas d'eau de la ville. Cette eau de source provient de la pluie infiltrée par le plateau, traverse les couches sédimentaires calcaires dont les plus anciennes et aussi les plus basses ont 60 millions d'années et ressurgit près du lit de Viosne. Des sources comme celle-ci, il y en a des dizaines dans la vallée de la Viosne.
On dispose des copeaux de bois déjà préparé, à étaler sur 50cm autour du plan. Objectif: limiter la pousse de végétaux non désirés qui viendraient en concurrence avec les plants.
On arrose encore une fois.
Et voilà, le sujet est planté. Il ne reste plus qu'à attendre qu'il s'installe. Quand la végétation reprendra après le sommeil hivernal, ces plants endormis commenceront à fabriquer des racines filamenteuses pour se nourrir, puis croître, et un jour il produiront des fleurs et ensuite des fruits ou des graines.
Nous avons planté des figuiers. Les figuiers ont ceci de particulier que leurs fruits n'en sont pas. Les figues sont des fleurs à l'envers qui ont besoin d'une guêpe... La nature a ses petits secrets.
Nos hôtes ont beaucoup travaillé en amont de ces sessions et ont passé un temps fou pour concevoir la plantation sur plan, mesurer le site, prendre des repères, creuser les trous à la tarière, produire des copeaux à l'aide d'un broyeur, chercher des plants, organiser tout ça. Quel mérite! Espérons que leur implication bénévole et désintéressée financièrement (ça leur coûte plutôt des sous, j'imagine) dans ce projet portera des fruits, au sens propre comme figuré.
Ceux qui ce sont le plus amusés sont les enfants qui adorent patouiller dans la terre, les copeaux et l'eau. Espérons qu'ils ont pris goût à l'acte de planter et qu'il se souviendront, quand un jour il prendront en main leur destin de terrien conscient des impératifs environnementaux. C'est à eux que nous, les adultes, transmettons, y compris cet héritage désastreux de tant d'années de surconsommation effrénée. Le drame est que ça continue et que nous leur imposons toujours plus cet héritage qui pèsera sur leur quotidien plus que sur le nôtre...
Seul regret: tout ce petit monde était venu en voiture (sauf Anna et Alexis adeptes de la mobilité peu impactante, qui prennent le train et le vélo). Ca chagrine un peu quand on est là pour une action pro-environnement. Personnellement, habitant de Chars, j'e suis venu en vélo. Evidemment, il y a toujours de bonnes raisons pour prendre la voiture, manque de temps, les enfants, l'éloignement...Mais chut, il ne faut bousculer les gens dans leurs habitudes, surtout si c'est pour une bonne cause.
C'est un beau projet. Plus qu'à attendre que ça pousse, sauf pour Anna et Alexis qui ont encore de quoi faire sur le site pour qu'on puisse enfin dire "Vous savez, à Chars, ils ont fait pousser une forêt comestible".
JR le 16/11/2021
Un article de "Les Echos" parle de ces journées de plantations:
Anna De Courson indique que 300 arbres et arbustes ont été plantés. Objectif atteint.
Par ailleurs, l'association "Noisette" a été lauréate du Budget Participatif Ecologique de l'Ile de France. Merci à tous ceux qui ont voté pour "Noisette".
JR le 24/11/2021
Merci beaucoup pour cet article JR !