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Restaurant à Chars: un succès indiscutable

Dernière mise à jour : 23 févr. 2022



Non, il ne s'agit pas d'un McDo ou d'un kebab. Encore moins d'un restaurant gastronomique. C'est un fast-food pour les oiseaux sauvages, dans le jardin, sur un muret. Au menu, des graines de tournesol et des boules de graisse amalgamées à des graines variées suspendues dans un filet à une petite branche.


Et ils sont "fast", les convives. Rapides pour identifier une graine, évaluer si c'est mangeable, vérifier si un danger menace, et hop, c'est emballé.


Les convives sont essentiellement des mésanges (charbonnière et noires) et des moineaux.


Petit aparté: N'étant pas ornithologue, voyant de moins en moins bien avec l'âge et n'ayant pas encore mis au point une stratégie d'observation avec un appareil de prise de vues performant, pas possible de bien comparer avec une banque d'images. De plus les loustics sont farouches et se soustraient à l'épiage au moindre prétexte.


Il y a eu un pic vert avec une crête rouge, des verdiers d'Europe , des merlettes et d'autres encore.


Certains sont venu pour voir ce qu'il y avait au menu, mais déçus ou trop insectivores sont repartis. D'autres ont dû migrer.


Les plus fidèles sont les mésanges, là depuis le début. Elles viennent se rassasier depuis qu'elles ont installé des pouponnières sous les débords de toiture de la maison, au printemps. A présent toutes les générations viennent au resto. Ces mésanges sont magnifiques, d'une élégance extrême en tous points. Le plumage évidemment, mais ce sont aussi de merveilleuses acrobates si élégantes.


La rapidité...pour ceux que ça intéresse de comprendre pourquoi:

Il est fascinant d'observer la rapidité avec laquelle les oiseaux prennent une décision. En particulier les passereaux. C'est dû à leur cerveau minuscule. Le chemin entre la captation sensorielle (vision, ouïe, vibrations) et la prise de décision est ultra court. Chez les humains c'est considérablement plus long. Chez les petits oiseaux, le cerveau est très primaire, très proche du cerveau dit "reptilien" (le terme de "cerveau reptilien" est très critiqué par la recherche en neuroscience, mais c'est pratique pour vulgariser).

Le chemin à travers des réseaux neuronaux peu denses et peu intriqués d'un cerveau primaire est particulièrement court. Cela va plus vite entre l'entrée des stimuli sensoriels et la sortie conclusive, puisque la vitesse de propagation est en moyenne constante sur un chemin neuronal et que la distance est réduite.

Cette configuration est le fruit d'une évolution qu'on pourrait qualifier d'horizontale. La sélection naturelle n'a pas fait évoluer le cerveau de la lignée phylogénique des passereaux dans le sens de "+ de cerveau", évolution plus verticale. L'espèce s'est adaptée à la pression sélective du milieu au fur et à mesure que la variabilité génétique proposait de nouveaux traits plus favorables au vol, à la reproduction, et d'autres critères. On peut donc dire que la variabilité naturelle a proposé des traits évolutifs plus utiles à l'espèce qu'une évolution orientée vers un "+ de cerveau". L'occupation de niches écologiques particulières et disponibles favorisant une petite taille, ont été déterminantes, car, qui dit plus gros cerveau dit aussi plus gros gabarit, et donc plus de ressources alimentaires. Des cousins de la lignée des passereaux ont évolué autrement, ont basculé vers d'autres niches écologiques et ont été dotés de cerveaux plus gros, mais aussi des gabarits plus gros, car cela était utile pour que l'espèce survive dans la nouvelle niche. Ces cousins se sont éloignés de la branche phylogénique des passereaux, et sont devenus la branche des gallinacées, des rapaces etc.


JR le 26/10/2021


Un nouveau visiteur: Une sittelle torchepot. Long bec pour fouiller les écorces des arbres comme les pic-verts. Taille 15cm comme l'essentiel des visiteurs, des passereaux. La sitelle est plutôt insectivore mais ne dédaigne pas les graines quand il fait froid et qu'il y a moins d'insectes, tout comme les rossignols d'ailleurs. La Sittelle a une forme carènée très fluide et possède un long bec noir. Bien différente des autres visiteurs. Le bandeau noir horizontal sur les yeux lui donne un air de petit bandit, mais elle n'est pas agressive vis à vis-des autres convives. Elle prend une graine et s'en va.


Les plus voraces et qui déjeunent sur place sont les moineaux. Ils sont nombreux en bandes organisées et font la razzia. Ils sont parfois une dizaine. Je réalimente le buffet et fait le ménage de toutes les enveloppes des graines de tournesol, ils en mettent partout. 1 sac de graine de 1 kg par semaine environ. Je fais le ménage car je me dis que c'est pertinent pour leur faire gagner du temps. En effet, plus il y a d'enveloppes mélangées aux graines complètes. Plus ils passent de temps à faire le tri en "goûtant" (ils prennent dans leur bec et se rendent compte qu'il n'y a rien), plus c'est une perte de temps et d'énergie. Pour les animaux, le temps, ce n'est pas de l'argent, mais de l'énergie. Pour les petits animaux (passereaux, rongeurs, etc.), c'est critique. Il faut qu'ils mangent tout le temps. 100% de leur temps éveillé est consacré à la collecte de nourriture, sinon ils meurent car ils n'ont pas de réserves ou très peu. Certains rongeurs, comme les écureuils font des stocks. Les petits oiseaux n'ont pas de "maisons" et de lieu de stockage, à quelques exceptions près. Le nid (parfois sous les débords de toiture) ne sert qu'à élever les petits. Le reste du temps ils se blottissent pour dormir la nuit, sur une branche, loin des prédateurs. D'ailleurs, alerte, le grosse prédatrice, chat du voisin, vient d'arriver. Une plaie pour les oiseaux qui ont vu leurs effectifs contraints par ces animaux domestiques importés par les humains.


Les mésanges ne sont pas en reste. Elle sont très présentes et mangent beaucoup de graines, mais pas sur place. Trop farouches, elle emportent. D'ailleurs on peut se demander quel est le rendement, car la dépense


énergétique du vol sur 5 à 10m pour prélever une graine ne doit pas être négligeable par rapport à l'énergie contenue dans une graine de tournesol. Mais ça doit marcher, car les mésanges sont en pleine forme, malgré le froid qui pompe pas mal d'énergie. Leur métabolisme doit être très performant pour exploiter au mieux la ressource.


Les verdiers sont revenus, avec leur gros becs performants pour casser les enveloppes des graines de tournesol, il déjeunent sur place aussi, mais ils sont peu nombreux, 1 ou 2 individus.


Une chose m'intrigue: Des bruits d'impact récurrents. Hier, c'était un festival. Les oiseaux tapent dans les vitres des portes fenêtre de la maison. Ils ne les voient pas. Pour eux ils n'y a pas d'obstacle. Cela dépend de la lumière qui rend les vitres plus ou moins visibles. Si les carreaux sont bien nettoyés et que le verre ne reflète pas assez un obstacle mais plutôt de l'espace libre, ils peuvent foncer dedans. Cela arrive quand il y a un déclenchement d'envol suite à un signal de danger par exemple. Les moineaux qui fonctionnent en groupes, et par mimétismes, comme les bancs de sardines, s'envolent facilement brutalement et sans raison apparente. Ils partent dans tous les sens là ou la voie est libre. Une vitre peut leur apparaître comme une voie libre en cas d'urgence. Globalement les oiseaux (et les animaux en général) ne conscientisent pas leur actes. C'est du pur réflexe. Cependant il faut modérer le propos en disant qu'ils acquièrent très lentement des compétences "localisées". A force de venir au même endroit, ils se forment par la méthode essai/erreur (l'apprentissage par répétions appelé l'apprentissage profond en IA) et finissent par identifier les obstacles, les perchoirs favorables pour l'observation, les gisements de nourriture, les potentialités de danger et inversement les zones à moindre risque. Leur plasticité cérébrale proportionnellement à la taille de leur cerveau, est très réduite. Donc peu de place pour l'apprentissage. Il doit y avoir aussi beaucoup de recyclage de partie de réseaux, donc une perte progressive de mémorisation d'expériences passées.

Comparativement, nous, les humains, avons des cerveaux hyper développés et avons une quantité énorme de matière cérébrale à notre disposition, et donc de réseaux neuronaux, potentiellement propices à la mémorisation (par pondération synaptique) d'expériences.

Tiens, pendant que j'écris, encore un "poc" sur une vitre, quelque part dans la maison....heureusement ils ne se font pas trop de mal, mais ça arrive.


JR le 11/11/2021


Récapitulatif des espèces observées classées par fréquences et par nombre de sujets :

↑ Moineaux (9-10)


↑ Mésanges bleues (9-10-->15)


↑ Mésanges charbonnières (4-5)


↑ Mésanges noires (3-4)


↑ Verdiers d'Europe (2-3)


↑ Pinsons des arbres (2-3)


↑ Sittelles torchepot (1-2)


↑ Pivert huppe rouge (1)


↑ Merles (visiteurs curieux qui passent par là)


Chat du voisin qui vient voir ce qu'il peut attraper, heureusement il n'y arrive pas.


JR le 17/11/2021 modifié le 06/01/2022


Les visiteurs ailés ont finit par comprendre que j'étais associé à la présence et au renouvellement du stock de graines. C'est du moins ce que je crois déceler en observant.


Comme je ne suis pas toujours là, il peut arriver qu'il y ait une rupture d'approvisionnement. De plus on peut dire que la clientèle augmente ainsi que leur appétit à cause du froid et leurs besoins accrus en énergie. Nous en sommes à présent à plus d'un sachet de 1kg par semaine que j'achète chez Aziz, l'épicier du village.


Quand je reviens d'une réunion de chantier en région parisienne (par le train comme il se doit), que je remonte l'allée, je sais que je suis épié. Bien qu'ils ne conscientisent pas véritablement que je suis à l'origine de la ressource en graines, leur cerveaux ont finit par s'ajuster par pondération synaptique et autres mécanismes cérébraux périphériques, pour associer mon image, mon bruit et peut-être mon odeur à la disponibilité de la ressource. Je le mesure par la rapidité accrue de leur réaction.

Le déroulement est le suivant: J'arrive par l'allée, j'ouvre la porte de la maison. J'observe un remue-ménage dans les arbres (changement de perchoir et poste d'observation, préparation à l'évènement "appro+possibilité de manger" pour ne pas risquer d'être doublé par d'autres et avoir le meilleur accès à la ressource). Ensuite je charge en appro: ouverture de la porte fenêtre, épandage de graines. Le temps entre l'appro et l'arrivée des convives se réduit de semaine en semaine. On peut conclure que l'apprentissage a fait son œuvre.


Une question peut se poser: Est-ce que le fait de m'associer à la ressource en nourriture, diminue le danger potentiel que je représente instinctivement dans leur cerveaux? Rien n'est moins sûr. Il faut continuer l'expérience pour le savoir. Il n'est pas impossible que des parties de leur cerveaux qui sont le fruit de la sélection naturelle exercée par des millions d'années d'évolution, notamment les réseaux dédiés à la réaction en présence de dangers potentiels, puissent jouir de suffisamment de plasticité pour se recycler et se re-pondérer, chez les jeunes tout particulièrement. Sans-doute faut-il des mois d'apprentissage pour reparamétrer les poids synaptiques fortement consolidés par l'évolution. Il s'agit d'une course contre la montre entre la baisse de plasticité au cours du vieillissement et la densité des expériences d'apprentissage. De plus ce n'est pas forcément une bonne chose, car la meilleure défense qu'ont les animaux sauvages vis-à-vis de l'espèce humaine qui les persécute en permanence est de s'en méfier et la fuir.


JR le 24/11/2021


Observations:

  • Les Pinsons sont observateurs, tranquilles et il marchent. Ils ont un caractère plus "pépère" que les autres. Ils marchent tranquillement en regardant ce qui se passe, mangent sur place et emportent de temps en temps. Ils ne sautillent dans tous les sens pas comme les autres passereaux.

  • Les verdiers ont des caractères variés: il sont globalement calmes et eux aussi sont assez "pépères". Il y en a un qui se vautre dans les graines. Il s'installe, pattes repliées, et il "bouffe " sur place, à la manière de l'orgie romaine. C'est très drôle.

  • Des Rouges-gorges sont venu, ont picoré un peu, et ne reviennent pas beaucoup. Visiblement ils sont beaucoup plus insectivores que granivores. Cependant la cohue des autres espèces les attire.

  • Les plus excités sont bien entendu les mésanges qui bougent tout le temps. La panoplie de leurs mouvements est la plus riche en terme de variété. Elles ont une maîtrise de leur corps exceptionnelle. Elles se serve même de leur queue comme appui. J'ai observé 2 mésanges bleues qui s'affrontaient par des postures de défi. Un jeu? Un conflit? Beaucoup d'animaux font ça, en particulier les caprins. Je n'imaginais pas observer ce comportement chez des tout petits oiseaux. La richesse des comportement chez ces passereaux est fascinante.

  • Les Moineaux sont très grégaires et viennent toujours en meutes.

  • Les graines pour perruche que j'ai achetées commencent à être picorées. Je n'avais plus que ça, car chez Aziz il n'y avait plus de graines de tournesol. En effet j'ai pris le dernier sachet et Aziz n'a pas été livré depuis 2 semaines. Les moineaux sont ceux qui en picorent le plus. Je les soupçonne d'être plus friand des graines de tournesol mais assez flemmard. En effet les graines de tournesol sont emballées dans leur pellicule, pas les graines pour perruche. Je ne sais pas ce que c'est , rien ne figure sur le paquet en dehors du très laconique "céréales, graines". C'est louche. Ca ressemble à du quinoa, petites billes, ce qui serait un comble. Mais après réflexion ce doit être du colza. Il y a aussi des grains de blé non décortiqués. Pas d'origine de provenance des graines. Bref la réglementation n'est pas respectée, une fois de plus.

  • J'ai dû acheter des graines de tournesol dans un autre magasin. Conséquence: Les effectifs sont revenus au maximum.

JR le 06/12/2021


Je souhaiterais avoir un avis sur ce post de la part de la LPO:

Notamment en ce qui concerne le comptage et le nourrissage: Quelles sont les bonnes pratiques. Celle-ci seront publiées dans une mise à jour du post.


JR le 15/12/2021


Un nouveau visiteur dans les environs: Un Pic Epeiche. très beau, comme tous les pics. Comme il n'a pas de houppe rouge, ce doit être une femelle. Elle ne vient pas au restaurant, trop farouche. Je la vois dans les arbres qui inspecte l'écorce. Elle n'a pas grand chose à se mettre sous le bec en ce moment. Cette espèce change un peu de régime et passe aux graines. Mais peut être que quand c'est calme et que j'ai le dos tourné, elle vient chercher quelques graine de tournesol...


Les pics sont assez redoutables. Ce sont des voleurs d'œufs. Le pic Epeiche apprécie particulièrement ceux des mésanges. Chez les oiseaux, comme dans tout le règne animal, on ne se fait pas de cadeaux. La chaine trophique bat son plein, si je puis dire.


On est descendu juste sous le 0°c ces jours-ci (en plein solstice d'hiver). Mes petits amis ont très faim. J'ai du mal à fournir car les graines de tournesol sont en rupture de stock depuis plus d'1 mois chez Aziz. Heureusement j'en ai dégoté ailleurs, mais je n'en prends jamais assez. En ce moment il faut que je fournisse 2 kilo par semaine, + les boules de graisse et des graines pour perruches qu'ils finissent par manger, surtout les moineaux. Les mésanges les dédaignent.


Des merles viennent de plus en plus, insectivores, ils n'ont plus, comme les pics et les sitelles, assez de quoi se nourrir.


Il y a ces petites mésanges bleues. Elles sont "adorables". Je n'aime pas trop dire ça parce que c'est une considération très anthropomorphique. Ces oiseaux ne sont pas des peluches même s'ils en ont tous les critères. Des petites gueules d'anges avec leur duvet hérissé sur la tête. Minuscule bec et des yeux noirs sur leurs faces rondouillardes blanches et anthracites tirant sur le violet. Ils sont si petits qu'on peut se demander comment ils résistent au froid. Tous ces passereaux sont incroyables de résilience. Je pense que mon aide de cet hiver leur permettra de survivre, la mortalité chez les juvéniles en particulier, toutes espèces confondues étant très forte. J'estime que c'est un juste retour des choses que d'aider toutes les espèces menacées par l'humain, qui réduit et impacte leurs milieux, que de les aider un peu pour améliorer les chances d'atteindre l'âge adulte.


JR le 23/12/2021 modifié le 06/01/2022


Nouveaux visiteurs depuis la mi janvier 2022: Des Chardonnerets. Petits mais agressifs. Ils se chamaillent entre eux en s'envolant face-à-face (2 individus concernés) sur 1m de hauteur en tournant. Ils n'accepte que difficilement la présence des autres espèces et quand ils sont nouveaux dans le coin, ils les chassent en leur sautant dessus en frétillant des ailes. Visiblement ils compensent leurs petites taille par de l'agressivité, un trait développé au cours de la sélection naturelle pour s'accaparer les ressources. Ce sont de beaux oiseaux, chamarrés, plus petits que les autres passereaux sauf les mésanges bleues qui ont à peu près la même taille.


↑ Chardonnerets (15-20)


JR le 01/02/2022


Aujourd'hui, visite de 2 tourterelles turques. Je ne sais pas si elles aiment vraiment les graines de tournesol ou si c'est du tourisme. Elles sont nettement plus grosses que les passereaux et donc mangent beaucoup. J'en suis déjà à 2kg de graines par semaine, alors merci mesdames (ou messieurs, car le dimorphisme sexuel n'est pas très marqué) d'aller déjeuner ailleurs! Ceci dit, ce sont de très beaux oiseaux...mais encombrants!


↑ Tourterelles turques (2)


JR le 02/02/2022


Il est 18h10 le 02/02/2022, c'est le crépuscule. On entend le chant d'oiseaux malgré les fenêtres de la maison fermées. J'ouvre une porte fenêtre, c'est confirmé. Ca chante comme au printemps. Probablement des merles, peut-être des pinsons ou des rossignols, il faudrait s'améliorer dans ce domaine...Comment expliquer cela? Les journées sont plus longues certes (nous sommes à peine à 1mois et 1semaine après le solstice d'hiver et donc à un peu moins de 3 mois de l'équinoxe) et la température extérieure est de 11,5°c. Des enfants jouent dans un jardin, on entend leur cris de joie. On a un avant goût du printemps. Quel bonheur d'habiter à la campagne, à Chars! Une trésor qu'il ne faut pas galvauder.


JR le 02/02/2022


↑ Chardonnerets (15-20)


JR le 23/02/2022

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